Du “héros” explicite #5. Mini ou maxi.
Mini ou maxi, les héros sont parmi nous !
A la Géode, les mini : héros, parce que, peut-être, me dis-je, ils ont survécu à l’extinction des dinosaures.
Et à la tête de nos grandes entreprises, les maxi : héros, parce qu’ils ont sauvé leur entreprise.
“Ce sont des héros”, confirme Pierre Gattaz le 29 mars sur France Info à propos des dirigeants d’entreprises. Il ajoute: “les entrepreneurs sont des gens qui prennent des risques”.
Pierre Gattaz, patron du Medef, était interrogé sur la rémunération du dirigeant de PSA Peugeot Citroën, Carlos Tavares (5,24 millions d’euros en 2015).
Pierre Gattaz commente : Carlos Tavares “a redressé en 18 mois un fleuron de l’industrie française”, une “société qui était en perdition, qui allait sur les rochers”.
Bref, survivre est vraiment une affaire de “héros”, petits, grands ou trappeurs (cf. The revenant).
PS.: les petits mammifères de la Géode sont des héros parce que, nous dit la notice, leur vie est traversée “de drames et de dangers, que seuls leur courage et leur perspicacité leur permettront de surmonter”.
The revenant
Vu, hier, dimanche de Pâques, The Revenant, dont j’ai une lecture de conte païen-moderne plutôt que de mystère de la Résurrection. Hugh Glass, le trappeur, n’est pas vraiment christique, malgré le message appuyé, au milieu du film, de l’église en ruine et de la peinture murale du Christ en croix.
Notre héros est un vrai canard qui emporte son cocon de plumes avec lui : malgré qu’il passe son temps dans la neige et les bouillons d’eau à quelques degrés à peine au-dessus de zéro, il semble ne souffrir du froid qu’au bout des doigts.
Mais un canard carnivore, sorte de paradoxe ambulant, qui mange la viande crue et le poisson vivant, la moelle de caribou et le sang de bison.
Bref, une sorte d’ornithorynque de bric et de broc, mi-palmipède du grand nord, mi-lynx des neiges. L’ornithorynque auquel, rappelons-nous, Umberto Eco consacra un livre :
“L’ornithorynque”, écrit-il, “est un étrange animal, qui semble avoir été conçu pour défier toute classification, qu’elle soit scientifique ou populaire” (p.62).
Et si le héros moderne défiait toute classification?
Hugh Glass. Résilient. Mi-homme, mi-bête. Collage (couturé, rapiécé). Omnivore comme l’ours qui le dépèce au début. S’identifiant si bien à son agresseur qu’il le devient – de plus en plus ours.
De plus en plus ours, il perd le langage articulé, se fond dans les carcasses étripées, devient fourrure, griffes.
Meurt trois fois : une fois par l’ours, une fois par abandon, une fois par ruse, quand à la fin il fait semblant d’être le mort pour piéger sa proie.
Et se venger.
Contrairement au Hugh Glass réel qui inspira l’histoire !
En réserve, pour plus tard :
- faire un parallèle avec Trois enterrements ?
- rapprocher du culte de Mithra ?
- passer au crible de la matrice du héros. Se rappeler les paradoxes : christique-païen. Du héros, son souffle rauque. Son trou dans l’oesophage. Ses deals. Sa rupture avec tous les clans (indiens, français, américains). Son côté “travailleur indépendant”. Qui s’allie avec un autre “travailleur indépendant” (l’Indien qui voyage seul, pendu par les Français). La mort comme “rôle”. Les viols : le sien par l’ours et celui de l’Indienne par le Français. Qui valent morts. Le sacrifice du fils.
Du héros explicite #4. Be one.
Failli la rater. Oubliais la 4ème de couv’. The Red Bulletin. Mars 2016. N°52.
Watch for heroes in the media #2. Eggs and balls
Hero status for football players:
Heroes need help and soldiers eggs:
Source: The Mail, March 13th