Courage #3. Vertu cardinale des temps difficiles.
L’actualité, de concert avec les publicités sur les murs du métro, tisse l’horizon d’un monde dangereux. La communication la plus récente surfe sur l’un des six critères de la matrice du héros : l’appel à un pouvoir personnel qui résiste, qui doit sauver sa vie, la sienne et celle de l’espèce, et cultiver une forme de supériorité dans l’adversité [SUP]. Le courage est de rigueur, comme dans la grande banque (cf. Le nouveau modèle de leadership à la Société Générale, heromatrix.com, 25 Novembre 2015). Tout y concourt : les dérèglements de la nature, de la politique et de l’amitié.
La COP21 : courage ! la vague du futur nous talonne, elle peut nous emporter en tant qu’espèce !
Face au terrorisme, l’état d’urgence : tous résistants !
Et le cinéma qui reflète un drôle de monde :
Mais le cinéma parle-t-il de la réalité ? En tout cas le film prend-il pour référence un Londres qui n’est pas qu’imaginaire :
Et puis, le lecteur de l’affiche lit un mot d’ordre, en gros, en rouge, qui correspond à un ethos dont le sens, même si on le réfute, ne vient pas que du vase clos – tout autre – de la fiction. L’injonction est là :
Même quand il est fait référence à un autre film, où l’art cite l’art, c’est pour nous ramener vers Wall Street, qui n’est pas qu’un produit de l’art :
Courage #2. Alimente ton blog !
La semaine dernière, j’ai mis en ligne le premier article de ce blog, intitulé Courage !, qui analyse l’interview de Frédéric Oudéa, le DG de la Société Générale.
Comme souvent, j’ai l’esprit d’escalier : c’est sans doute pour cette raison que je suis plus à l’aise dans le métier de chercheur – qui met parfois trois ans à publier un article – que comme blogueur affûté pour réagir à l’actualité.
Donc, suite à la mise en ligne de Courage !, je suis pris d’une curiosité. J’ouvre le dictionnaire au mot Courage. Je lis : force morale, disposition du cœur, fermeté devant le danger. Prendre son courage à deux mains : se décider malgré la difficulté, la peur, la timidité.
Je me dis que j’aurais pu conclure mon article de la semaine dernière par une note d’humour, du genre : Toi qui es timide, y-a plus à reculer, prends ton courage à deux mains et envoie ton CV à Oudéa.
Je me dis aussi que pour moi, Courage ! ça veut dire démarrer ce blog. Pour en écrire le premier article, qui ouvre la voie aux articles suivants – qui seront plus courts, promis, ce premier opus est beaucoup trop long, me dit mon coach – il a fallu que j’applique moi-même la matrice du héros, que je me dise Allez ! c’est dur, mais vas-y :
fais un article en plein dans le cadre de ton travail de chercheur [MIS],
d’un ton inhabituel pour les canons de la recherche [DIV],
ouvre des marges de discussion sur des sujets importants, penses-tu, pour beaucoup de monde dans la société [COP],
n’aie pas peur d’être un peu impertinent à l’égard d’une figure médiatique, un grand patron qui donne des interviews d’une pleine page dans Le Figaro [SUP],
sur des sujets qui te passionnent [INT],
et où tu te lances dans un rôle, blogueur, avec lequel tu n’es pas du tout à l’aise, où il faut que tu apprennes tout de zéro [ROL].
Alors, oui, le mot s’impose : Courage ! Et en plus, si tu écoutes ton coach, il va falloir que tu alimentes la bête avec régularité.