Candide Candide est un conte pour tous sur le devenir technologique de l’humanité.

Pitch :

Candide a si bien cultivé son jardin qu’à l’époque des manipulations du génome et des nanoparticules il fait fortune. Il maîtrise le clonage et produit en cascade des Candide Candide à son image. Mais l’un de ses descendants n’est pas à la hauteur de ses espérances candides. Il se révolte par tous les moyens qu’il peut inventer. Il se transforme. Disparaît. Migre. Fait des histoires. Il vante l’oisiveté. Il contemple. Il grossit…

Extrait :

L’idéal de prestance de mon père – petit cul, cuisses de grenouille, taille de guêpe à la Mick Jagger – n’empêcha pas qu’à l’âge de raison, à la faveur d’un tremblement de tout mon être, je me misse à grossir comme un porc. À table, je mangeais comme dix. Entre les repas, je dévalisais le frigo. Dans les supermarchés, je mangeais en flânant dans les rayons et payais les emballages vides. J’embringuais l’univers dans mon métabolisme comme un dieu baroque immémorial. L’obésité fut pour moi le moyen le plus sûr de me différencier des autres. Je modifiais mon corps dans le sens qui m’était le plus facile : je gagnais de la matière sur l’extérieur. Je me disais qu’une fois devenu un bloc énorme, je pourrais me sculpter, je me redessinerais selon mon goût-batifole, d’après la forme que je souhaite, et non d’après la norme qui se reflète, par brouettes, sur les pixelles analphabètes, d’après lesquelles nous n’aurions pas d’autre vie à croquer.