Les discours médiatiques, dans de très nombreux domaines (articles de presse, ouvrages de fond, films de fiction, campagnes de publicité, destins personnels, élections…), s’arriment aux six aspirations de la matrice du héros. Ils les font fonctionner ensemble, tentent de montrer combien il est souhaitable, urgent, vital, de s’en approcher, de les maximiser, de les décliner, quelles qu’en soient les applications particulières (monter une activité, trouver un job, s’épanouir, sauver le monde, faire valoir la science, défendre un projet, faire de la politique, se battre pour des valeurs, etc.)

J’arrive ainsi à l’idée d’une septième aspiration du héros, d’un cran supérieur, qui est la suivante :

[SYNTHESE HEROÏQUE] : parviens à intégrer les six dimensions de la matrice du héros, poussées à saturation, en dépit des tensions, complexités et paradoxes qui en résultent.

D’où la formule :

[SYNTHESE HEROÏQUE] = [ROL] x [INT] x [MIS] x [DIV] x [COP] x [SUP]

Cette formule est évidemment réductrice, mais elle nous concerne tous, car elle forge la figure publique de l’héroïsme moderne. Elle produit en série les héros quotidiens de la modernité, comme autant d’alter ego ou d’êtres d’exception dont nous avons tous, même à notre corps défendant, à nous inspirer dans la conduite de nos actions et interactions, chacun selon sa place dans le jeu global. Elle dessine le devenir de l’humanité, en plus ou moins chaotique, plus ou moins dirigé, plus ou moins transcendant, plus ou moins différencié.